C’était du temps où l’amour était
sacré, pur, au dessus de toute corruption. Myra et Roy s’aiment d’un
amour fou, dans les temps troublés de la première guerre mondiale.
Myra est une belle et adorable jeune
danseuse, qui pourtant fait preuve d’un brin de défaitisme à l’égard de
la vie et de ce qu’elle peut lui apporter. Elle va néanmoins placer
toute sa foi en cet amour, même s’il lui apparaît trop beau pour être
vrai.
Roy lui, est un charmant capitaine qui mord la vie à pleines dents et ne
perd pas son temps à se poser des questions sur le pourquoi du comment.
Il sait qu’il aime Myra, il sait qu’il veut l’épouser avant de repartir
au front.
Mais voilà, la cruauté de la vie n’a pas de pitié pour les amants…
Un mélodrame d’exception, d’une beauté
absolue, où l’amour est si fort qu’il en devient presque une expérience
charnelle pour le spectateur. J'ai vu les plus endurcis pleurer comme des madeleines. Rien ne vient nous détourner de ce couple,
comme si l'amour était la seule chose qui compte. Des dialogues de
rêve, une cinématographie magnifique, une superbe musique et un duo
d’acteurs fabuleux. L’alchimie entre les deux donne toute sa crédibilité
à l’histoire, et culmine lors de cette fameuse valse d’Adieu, à la
lumière des bougies et close par un baiser au doux rythme de la musique.
Moment de pure poésie, la musique de cette valse n'en finit pas de me
hanter...
Robert Taylor est d’un charme inouï, et séduit autant Myra que le public. Il donne à son personnage cet aspect chevaleresque qui fait tant rêver les demoiselles, un vrai gentleman quoi, presque iréel.
Vivien Leigh est tout simplement merveilleuse. D'une beauté et d'une grâce éblouissantes, elle garde toujours en elle cette qualité insondable, ce grain de mystère et de fragilité qui confère à son personnage toute la grandeur tragique dont il a besoin. Héroïne tragique donc, qui prouve que l’amour n’est jamais aussi grand que dans le sacrifice. Tel le cygne du lac qu’elle interprète dans son ballet, Myra ne pourra supporter que son amour soit souillé.
Olivier-René Veillon, spécialiste du cinéma
de l'âge d'or, a dit que Leigh incarnait « l’évanescence du sublime » et
qu’en cela elle était parfaite pour ce rôle. Je dois dire que c’est on
ne peut plus juste. Elle joue l’évanescence d'un souvenir, celui d’un
amour sublime et immaculé, mais qui, tel les bougies lors de la valse
dans l’ombre, s’est éteint doucement dans un adieu…
Note: 10/10
La valse dans l'ombre (Waterloo bridge) de Mervyn Leroy(1940)
Avec Vivien Leigh, Robert Taylor, Virginia Field, Lucille Watson
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