vendredi 1 février 2013

Anna Karénine : Keiranine Overdose

Je ne vais pas vous mentir, je n’avais pas tellement envie de voir ce film, pour la simple et bonne raison que je ne porte pas Keira Knightley dans mon cœur (et je dois être la seule fille dans ce cas!). Mais voilà il y avait trop de noms alléchants au générique pour ne pas jeter un coup d’œil.


Joe Wright prend le parti d’utiliser une mise en scène originale pour développer son histoire, et même si c’est déroutant au début, j’ai été assez séduite par ce principe. L’histoire se déroule donc dans un théâtre, où les personnages changent de lieux dès qu’ils passent une porte. Alors que le bal se passe sur scène, il suffit d’aller dans les coulisses pour trouver le frère de Lévine vivant dans la crasse. Cela donne l'impression d'une valse permanente entre les personnages, le tout dans un décor faste et outrageusement riche, qui rappelle "Orgueil et Préjugés". Cette mise en scène permet également de réduire les temps de transition, qui s’apparente très souvent à l’arrivée d’une calèche dans ce genre de film. Cette espèce de mise en abîme est donc intéressante, du moins pendant la première heure, avant que le système ne s’épuise un peu faute de nouvelles idées créatives. Mention spéciale à la scène de la course de chevaux, où Anna se trahie devant tous et surtout devant son mari, j’ai trouvé que c’était celle où les émotions étaient le mieux transmises.


Mon plus gros problème avec Anna Karénine, c’est Anna elle-même, ou plutôt son interprète. Alors je sais, vous allez m’accuser de partialité mais qu’est-ce que je peux faire contre ça? Je trouve que Keira Knightley, avec ses 3 expressions, n’a pas le jeu d’actrice nécessaire pour incarner un personnage aussi complexe. Après avoir lu le livre, ce film m’apparait bien vide. Je me souviens d’une Anna d’abord fière, respectée, pieuse qui va ensuite être complètement torturée par sa situation adultère, déchirée entre son amant et son fils. Mais dans le film je n’ai éprouvé aucune empathie pour Anna, d’ailleurs je n’ai pas vu Anna, j’ai vu Keira, se répétant film après film… J’ai trouvé que le film ne prenait pas le temps de développer les relations entre les personnages, et pourtant il dure 2h!

Michelle Dockery (à gauche) et Ruth Wilson (au centre)

Heureusement que Jude Law était là, campant un très bon Karénine, loin devant cette espèce de molusque d'Aaron Jonhson qui joue Vronsky, il aurait mieux fait de garder ses collants de super-héros… Et puis on a pu apercevoir quelques têtes familières, du moins elles le sont pour moi : Ruth Wilson (Alice de la série « Luther »), qui incarnait la princesse Betsy. A chaque fois que je vois cette actrice elle fait quelque chose de différent, et ici elle ne déroge pas à la règle, avec une grosse perruque blonde et une petite voix mielleuse, c’est un plaisir de la voir jouer, même pour 10 mins. Kitty est jouée par Alicia Vikander, que j’avais aussi adoré dans « Royal affair ». Et puis quelle surprise de voir Michelle Dockery (récemment découverte dans la série « Downton Abbey ») dans un mini rôle, je me suis d’ailleurs dit qu’elle aurait sans doute fait une Anna Karénine plus intéressante… Tant de formidables actrices et malgré ça on doit se coltiner la Keira…

Pourtant, avec le recul je trouve qu’il y avait vraiment quelque chose d’intéressant à faire avec cette idée de mise en scène théâtrale, car après tout, tous ces gens de la noblesse russe jouent un rôle, maintiennent une apparence. Anna court à sa perte à cause de cette société, incompatible avec ses désirs. Mais le film sous ses somptueux décors et costumes, ne parvient pas à aller au fond des choses. C’est l’histoire d’une déchéance tragique, d’une femme brisée, d’un amour vain et pourtant tout cela m’a laissé de marbre, à l’inverse du livre.

Note: 5/10
Anna Karénine de Joe Wright (2012)
Avec: Keira Knightley, Jude Law, Aaron Johnson, Matthew MacFadyen, Alicia Vikander, Domhnall Gleeson, Ruth Wilson, Michelle Dockery.

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