James Allen est de retour de la grande
guerre, et c’est un homme changé qui revient chez lui. Il ne veut plus
travailler dans sa petite usine, mais construire des ponts et des
routes, faire quelque chose de ses mains, être libéré de la routine.
Seulement il peine à trouver un travail et dans sa misère, se fait
piéger par un malfrat de bas-étage, le conduisant ainsi à la case
pénitencier pour 10 ans…
Ca fait mal au cœur de le dire mais ce film
toucherait encore des cordes sensibles aujourd’hui tant le sujet qu’il
traite et les déviances qu’il dénonce sont encore d’actualité. Ainsi il
remet en cause intelligemment la raison d’être des prisons. Bien sûr, il
ne nie pas la nécessité de leur existence, mais il questionne la
capacité du système carcéral à faire ce qu’il est censé faire : ramener
les détenus dans le droit chemin et favoriser leur réinsertion dans la
société. A en croire les taux de récidives, il est clair qu’on fait
toujours plus ou moins les autruches devant ce problème…
Film édifiant donc, sur la prison, la dureté
des bagnes de l’époque, la justice, et aussi sur l’Etat. L’Etat qui
promet mais qui ne respecte pas sa parole et qui devient alors plus
cruel que l’individu qu’il condamne. Comment une administration
peut-elle espérer qu’on la respecte si elle ne respecte pas ceux qui
l’ont placée là? La société n’est-elle pas censée être meilleure que
l’individu?
Le film m’a remplie d’un sentiment
d’injustice comme j’en ai rarement ressenti après un film, à tel point
que ça m’a donné envie d’aller crier mon indignation à la première
personne que je croiserais chez moi. Mais bon, on n’est pas dans un
mauvais téléfilm alors je n’en ai rien fait.
Je ne peux que vous conseiller de vous procurer ce petit film injustement méconnu, qui a tout des grands.
Note: 9/10
Je suis un évadé de Mervyn Leroy (1932)
Avec Paul Muni
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