vendredi 19 décembre 2014

Les 39 marches : Un sandwich Donat avec Carroll

Les trentre-neuf marches est sûrement le premier film d'Hitchcock a avoir été considéré comme un chef d’œuvre. Il est plutôt surprenant de constater qu’un film considéré comme un classique du film d’espionnage trouve son principal intérêt dans le comique.


Je m’explique. Une belle femme s’invite chez le héros, prétendant être une espionne (ce qui n’est pas une information qu’on lâche si facilement d’habitude), et lui demande à manger et là, monsieur lui fait cuire du haddock pendant qu’elle raconte une histoire sur un homme amputé du petit doigt… Du haddock?!! Deux minutes plus tard, cette même femme s’écroule sur le lit du gentleman dans une scène de mort aussi irréaliste que drôle. Notre héros doit fuir. Et là je me suis dit "Attends, c'est ça les 39 marches?". Je ne m'attendais pas à un démarrage aussi insolite.

 

Les trucs géniaux s’enchaînent ensuite dans les scènes de fugue, comme un moment de complicité avec la femme d'un faux-jeton de fermier, ou un discours politique improvisé qui enthousiasme la foule, moment propice pour Hitchcock pour y faire figurer son plaidoyer pour la paix…(n'oublions pas qu'en 1935 les pays européens se guettent...)
Le sagouin de fermier et sa femme au bon cœur



Enfin le plus grand atout du film c’est sans aucun doute son duo d’acteurs formé par Donat et Caroll, grand classique du couple querelleur qui n’est pas sans rappeler les heures glorieuses de Gable et Colbert dans New York-Miami sorti un an plus tôt. Les scènes à l’auberge, menottés, sont de toute beauté; on peut d’ailleurs déjà y voir le goût qu’avait Hitchcock pour la dissimulation de scènes érotiques dans ses films (je pense notamment au moment où elle retire ses bas). A noter aussi la femme romantique de l’aubergiste, elle est bien mignonne quand elle rembarre les deux zozos qui poursuivent nos héros. Je crois que j'ai un faible pour les braves gens au cœur noble et innocent... aaahh...

Carroll et Donat

Le dénouement de l’intrigue n’a finalement que peu d’importance après tout ce bazar, et même si le questionnement autour des 39 marches ne trouve qu’une explication au goût d’inachevé, on s’en fiche, on s’est bien amusé. 
J'ai vu beaucoup de films d'Hitchcock avant de voir enfin celui-ci (26 pour être exacte), et c'est étonnant de constater que sa période anglaise faisait beaucoup plus dans la comédie que sa période américaine, plus centrée sur le suspense (je pense notamment aussi à Une femme disparaît, film d'espionnage comique mais engagé de 1938, que je vous conseille ardemment).

Note: 9/10

Les 39 marches d'Alfred Hitchcock (1935)
Avec Robert Donat,  Madeleine Carroll, Lucie Mannheim, Godfrey Tearie, Peggy Ashcroft

jeudi 13 novembre 2014

Rio Grande : Qui cavale, rit.

Ce n’est pas le western de Ford le plus encensé et c’est bien dommage parce que je trouve que Rio Grande est juste génial. C'est le troisième volet de la célèbre trilogie de Ford sur la cavalerie, après Le massacre de Fort Apache (qu'il me reste à voir) et La charge héroïque.

Tout d’abord ce n’est pas une énième histoire de vengeance et j’en suis bien heureuse, car la redondance de ce schéma m’agace un peu. C'est vrai qu'étant une femme, je suppose que ma capacité à vénérer les westerns est moins grande que celle des hommes, mais quand bien même, un peu de variation ça ne fait de mal à personne.

Donc on parle ici d'un camps de la cavalerie de l'armée américaine! C’est trop bien! Kirby York (Wayne) est un colonel chargé de combattre les indiens à la frontière mexicaine, il est secondé par Quincanon (McLaglen), qui est aussi en charge de former les nouvelles recrues. Parmi les jeunes soldats arrive le fils de York, Jeff, qu'il n'a pas vu depuis 15 ans, date à laquelle il s'est "séparé" de sa femme suite à un événement tragique de la guerre de Sécession. Bientôt arrive Mme York (O'Hara) elle-même, bien décidée à ramener son fils à la maison... 


Je vous l'accorde, le scénario n'a rien de grandiose, mais pour une fois j'aime cette simplicité, cette petite chronique de la vie militaire. J'aime l'ambiance du camps, à la fois bon enfant et pleine de camaraderie, mais aussi lourde des fardeaux et des devoirs du soldat. Ford y a ajouté plusieurs scènes de sérénades/chants assez sublimes, qui apportent un ton mélancolique au film, rappelant que la vie de soldat ce n’est pas qu’une grosse marrade, ce sont aussi des sacrifices.

Les personnages sont tous attachants! John Wayne joue un colonel très solennel et fier, et lorsqu'il accueille son fils, extérieurement il est sans pitié mais après, discrètement, il guette, il se faufile sous les fenêtres, pour voir si son fiston va bien, rattrapé par l'amour paternel.

Regardez-moi la tête de McLaglen!
Et puis il y a Victor McLaglen que je vénère. Le gars est trop drôle. Il est encore dans ce rôle de lieutenant alcoolique bourru, mais qu’est ce qu’il le fait bien! Il est notamment génial dans cette scène hippique épique (Olééé), où les jeunots apprennent à monter « à la romaine ».
Et enfin vient ajouter son grain de sel la belle Maureen O’Hara, la sudiste blessée au tempérament toujours aussi féroce. Elle est peut-être fière mais elle n’a pas attendu longtemps avant de faire la lessive de tout le régiment! Ah il est beau le caleçon tout troué de Quincanon!



J'ajouterai que c'est le premier film avec le duo Wayne/O'Hara et que leurs scènes font des étincelles, comme toujours. Ils ont la classe internationale, lui avec sa moustache et elle avec ses belles robes...

Après on a quand même de belles scènes de batailles avec des indiens pour ceux que ça intéresse, faut quand même un peu d’action. Mais finalement le plus intéressant dans ce western c'est tout ce qui ne concerne pas le western, c'est-à-dire ce qui est centré autour des relations humaines et l'humour qui englobe le tout.

L'info en plus!: Le groupe de chanteurs du régiment s'appelle Sons of the pioneers, dont voici un petit extrait!

Note: 9/10

Rio Grande de John Ford (1950)
Avec John Wayne, Maureen O'Hara, Victor McLaglen, Ben Johnson, Claude Jarman Jr

jeudi 23 octobre 2014

Le cygne noir : Les maudits pirates!

Etant apparemment un des films cultes de la piraterie, je me suis dit qu’il était temps de voir ce film. 


A l’instar d’Ivanhoé revu il y a peu, il déborde du charme désuet et de l'excitation de l’aventure, des grands gamins rêvant d’or et de femmes, la base du bonheur.

Voyez ce violet fluo qui picote vos pupilles
Malgré le technicolor qui pique un peu les yeux, le film est doté d’une belle photographie qui permet de mettre en valeur ce qui est tellement important dans un film de pirates : les costumes. Des perruques hideuses en veux-tu en voilà, des pantalons violet fluo ou encore des fleurs tropicales dans les jardins, on est bien servi de ce côté-là. Il ne faut également pas oublier que cela fait ressortir le beau teint mate de ce voyou de Tyrone Power, tout ce qu’il faut pour séduire les filles de gouverneurs anglais.

Après c’est toujours la même histoire, des pirates qui essayent d’arrêter d’autres pirates, des batailles navales effet carton-pâte, entre temps Tyrone enlève une demoiselle… 
Les acteurs sont tous impec si ce n’est que j’ai trouvé Maureen O’Hara quelque peu agaçante au début, sans doute à cause de son rôle à sens unique de vierge effarouchée. Mais n’ayez crainte, ça s’arrange quand son Jamie Boy (Power) la met enfin dans son lit…



L'info en plus! : Maureen O'Hara avait une chevelure rousse flamboyante et de ce fait était surnommée la Reine du technicolor! Elle a tourné dans de nombreux films de piraterie, où elle a pu faire briller son caractère bien trempée d'Irlandaise!

Note: 7/10

Le cygne noir de Henry King (1947)
Avec Tyrone Power, Maureen O'Hara, Thomas Mitchell, George Sanders

vendredi 3 octobre 2014

Dracula : Mords-moi sans hésitation!

J'ai décidé de faire dans l'original et de parler de Dracula, quelque chose de différent de mes sélections habituelles, c'est bien de changer un peu!


Mais je dois dire que les premières minutes de ce film m’ont laissée avec des yeux ronds.

Voyez le "cul"
Premièrement le comte Dracula du XVième siècle a une armure qui ressemble à une peau d’insecte, hein, je voudrais pas dire mais ça fait un peu ridicule. Cependant, ce qu’il y a de plus ridicule encore c’est ce qui vient après, quand il est vieux dans son château avec sa longue traîne : cette coiffure qui lui donne l’air d’avoir un cul sur la tête! J’ai craint un moment que la réputation de ce film m’avait trompé, surtout quand on se rend compte que C3PO ferait un meilleur boulot que Keanu Reeves niveau démonstration d’émotions.

Enfin bref, passé ces moments, tout devient cool, le jeune Comte « Drrrracoula » en jette, surtout avec ses petites lunettes de soleil violettes et ses long cheveux… Et puis la petite Winona est mignonne et convaincante, en même temps entre Gary Oldman et Keanu il n’y a pas photo. Faut pas s’étonner qu’on veuille que Van Helsing rate son coup et que Dracula emmène sa belle! L’individu a beau planter des gens sur des pics avant de leur sucer le sang, moi j’en ai rien à faire dans ces moments là.

En parlant de Van Helsing, Anthony Hopkins est toujours au top, on sent bien qu’il s‘amuse avec ces histoires de vampires et d’oignons, il faut dire que la plupart du temps il sert de garde du corps à des demoiselles à l’appétit sexuel vorace donc bon, on le comprend.
L'ambiance assez baroque du film passe finalement très bien, accentuée par la musique de Kilar. Dracula, même s'il fout parfois les chocottes, est plutôt cool.

Si vous voulez un film d'épouvante de qualité pour vos samedi soir à la maison, Dracula est là pour vous. 

Note: 8/10

Dracula de Francis Ford Coppola (1993)
Avec Gary Oldman, Winona Ryder, Anthony Hopkins, Keanu Reeves

vendredi 12 septembre 2014

Indiscrétions : "With the rich and mighty, always a little patience"

Quand je repense à Indiscrétions, ce qui me vient à l’esprit c’est sa perfection. Il n’y a rien à enlever, rien à ajouter et rien à modifier dans ce film. Chaque scène a sa place, chaque réplique a un but, chaque personnage est parfaitement travaillé. Il n’y a rien que je changerais et ceci n’est pas le privilège de beaucoup de films.


Tout se déroule le temps d'une journée, où Tracy Lord (Hepburn), parfaite figure de la haute société de Philadephie prépare son mariage avec le nouveau riche George Kittredge. Seulement son ex-mari, C.K Dexter Heaven, bien né lui aussi, ne l'entend pas de cette oreille et décide, en faisant entrer incognito deux journalistes chez Tracy, de saboter ses plans matrimoniaux.

Hepburn, Hussey et Stewart
Je ne vois pas comment Katharine Hepburn pourrait être plus parfaite! Complètement calqué sur elle, mais surtout sur l’image qu’elle reflétait en société, c’est le rôle qui lui a permis de revenir au plus haut sommet de sa carrière cinématographique. Hepburn qui joue Hepburn c'est formidable : la façon qu’elle a de s’adresser aux gens en relevant le menton de dédain, en articulant ses mots comme si chacun d’eux était une arme, n’a d’égal que sa capacité à faire apparaître sur son visage, en une fraction de seconde, une vulnérabilité touchante et des étoiles dans ses yeux.

Avec elle pour la tourmenter, on a l'élégance incarnée, Cary Grant, et le beau et nonchalant James Stewart (Grant et Stewart partagent d’ailleurs une scène hilarante de hoquet…). Avec un tel trio je ne vois pas comment on pourrait rater un film!
Pour les accompagner, une magnifique brochette de seconds rôles, hilarants chacun dans leur style, dont une gamine hyper fufute hyper drôle (surtout quand elle fait son numéro de danse/chant au début!) et une photographe aux répliques cyniques mais pragmatiques, la formidable Ruth Hussey.


Après tout ce beau monde, ce qui m’intéresse c’est la cause du film. Il défend l’humain, la faille, la perfection dans le défaut, et je trouve ça chouette. Les gens sont souvent intransigeants envers le moindre problème, sans essayer de le surmonter ou de faire avec, ce qui est d’autant plus vrai aujourd’hui. Hepburn redevient humaine aux yeux du monde!

Ce qui est aussi amusant, c’est de voir que ceux qui s’en sortent, Dexter et Tracy, sont issus de la haute société, alors que George, le parvenu, repart bredouille. D’habitude ce sont toujours les riches qui en prennent pour leur grade et les pauvres qui obtiennent justice! Mais le film décide de ne pas catégoriser les gens par leur classe mais par leur humanité, et le parvenu a beau avoir trimé pour gagner son argent, ça ne fait pas de lui quelqu’un de meilleur.


Pour moi cette comédie est parfaite dans ses dialogues incisifs, son humour intelligent, son rythme et je pense que Cukor a réalisé ici, grâce à la pièce de James Barry dont le scénario est tiré, son chef d’œuvre ultime.
Ce film est représentatif d'une époque où la comédie n'était pas rabaissée au rang de seul divertissement, mais avait sa place avec les drames, sous les honneurs. Je ne dirais pas que les gens sont devenus snob mais plutôt que l'écriture d'une bonne comédie demande de s'élever au delà du vulgaire, ce que les comédies contemporaines font rarement.

Virginia Weidler, enfant actrice géniale!
Alors voilà, si vous cherchez la meilleure comédie du monde, n'attendez plus!

L'info en plus!: Hepburn avait les droits du film (Howard Hughes les lui avait offerts), et voulait à l'origine Clark Gable et Spencer Tracy. Elle n'a pas perdu au change...








Note: 10/10

Indiscrétions de George Cukor (1940)
Avec Katharine Hepburn, Cary Grant, James Stewart, Ruth Hussey, Henry Daniell et Virginia Weidler

mercredi 20 août 2014

L'homme tranquille : " He was born and bred in Irelaaaand!! "

L'homme tranquille est sans aucun doute l'un de mes films préférés. Ce n'est pas un grand classique du cinéma connu de tous, ce n'est pas le film le plus célèbre de John Ford et il n'existe même pas en DVD en France. Pourtant ce film est un petit bijou, et la célébrité ne fait pas la qualité, vérité vérifiable pour de nombreux aspects de notre société d'ailleurs. Quoi qu'il en soit j'adore découvrir de superbes films complètement par hasard, c'est ce qui les rend précieux.
John Ford met en scène ici l'un des plus beaux couples de cinéma: John Wayne et Maureen O'Hara, dans un genre qu'il a rarement expérimenté: la romance.
On part sur une histoire d'amour toute simple et belle comme tout entre le Yankee Sean Thornton, fraîchement revenu dans sa chère patrie, et Mary-Kate Danaher, une rousse au tempérament de feu. Mais ce qui fait l'originalité du film c'est bien son lieu : une Irlande encore très rurale et pleine de traditions, qui attendrissent et font beaucoup rire. Vous vous imaginez avoir affaire à un matchmaker (entremetteur) vous?
Tout y est, l'humour, l'amour, les chants, la Guiness et une belle réflexion sur la fierté, l'honneur et la solidarité. Ford réussi à rendre épique ce qui aurait pu ne rester que sympathique.


On peut compter sur des seconds rôles tordants, qui font de ce film un vrai bijou: Michaleen le matchmaker à la soif intarissable, le prêtre Lonergan passionné de pêche ou encore ce cher Will Danaher (fantastique Victor McLaglen!), gros bourru très pataud mais tellement drôle malgré lui!
Tout ce joyeux petit monde est entouré des magnifiques paysages d'Irlande, véritable personnage du film, qui se souviendront du passage de John Wayne traînant sa femme par la peau des fesses sur plusieurs kilomètres, pour un final d'anthologie des plus réjouissant!

Poignée de main musclée entre Wayne et McLaglen
Le film regorge de scènes insolites qui font mon bonheur! Une chronique de la vie ordinaire mais mouvementée d'un village d'Irlandais, dont les principales distractions sont de suivre les intrigues amoureuses et les bagarres tel un soap opera.
La simplicité est parfois la solution évidente.

A voir et revoir en l'appréciant toujours plus, un vrai régal!




L'info en plus!: Je viens de passer six mois en Irlande, et on chante toujours "The wild colonial boy" dans les pubs, ce qui me rend heureuse à un point que vous ne pouvez vous imaginer...
L'info en plus #2!: Pour pouvoir financer ce trésor, Ford a accepté de tourner un western avec Wayne et O'Hara d'abord, que certains considèrent un peu bâclé, mais que personnellement j'adore: Rio Grande.

Note: 10/10

L'homme tranquille de John Ford (1952)
Avec Maureen O'Hara, John Wayne, Barry Fitzgerald, Ward Bond, Victor McLaglen

jeudi 3 juillet 2014

Goldfinger : The man with the Midas touch!

Suite à l’effervescence autour de Skyfall et du magnifique thème d’Adèle, je me suis lancée à la redécouverte des anciennes chansons qui ont fait la gloire de 007. Là-dessus, je tombe bien évidemment sur Goldfinger de Shirley Bassey. 


C’est alors que de vagues souvenirs d’enfance ont ressurgi, je me souviens d’une femme sur un lit, transformée en or! Ma curiosité s’est alors emballée, il fallait que je revoie ce film, trop intriguée par ce pouvoir magique.

Notre cher Bond a la lourde tâche d’arrêter Auric Goldfinger, qui a pour projet de faire exploser la réserve d’or américaine. Et pour cela il se voit offrir toute la panoplie du parfait espion et notamment la célèbre Aston Martin (et son fameux bouton rouge que l’on retrouvera dans Skyfall). Je dirais même que j’ai été très impressionnée de la voir munie d’un GPS (même s’il a l’air illisible hahaha). Et puis évidemment James se fait quelques nanas au passage, ce qui me fait toujours rire ! Est-ce que quelqu’un a déjà pensé à remercier ces femmes pour service rendu à la nation?? Non parce que quand même, quand on s’appelle Pussy et qu’on pilote des jets, on mérite une médaille!


J’ai quand même été déçue de ne pas avoir vu plus de corps changés en or je dois dire, mes souvenirs m’avaient laissé une image beaucoup plus « Midassienne » de Goldfinger. Mon imagination débordante avait confectionné un méchant des plus machiavéliques manipulant le côté sombre de la force !! Et non, c’est juste de la peinture… Oh well…

Je suppose que je peux me satisfaire de Sean Connery en séducteur invétéré, de l'homme de main chinois au chapeau qui décapite, et de Pussy pilote de chasse. Tout cela a un goût "Old school" que j'adore, James Bond sauve le monde comme s'il lisait son journal du dimanche...

 
La fameuse Pussy Galore... Elle en a dans le pantalon!
P.S: Goldfingeeeer, He's the man! The man with the Midas touch!!

Note: 8/10

Goldfinger de Guy Hamilton (1965)
Avec Sean Connery, Gert Frobe, Honor Blackman, Harold Sakata

jeudi 19 juin 2014

La Vénus au vison : Vie privée, Vie publique

Vous allez me dire, "Quoi! Encore un film avec Elizabeth Taylor!", mais qu'est ce que j'y peux, elle a le privilège d'être mon actrice préférée et j'ai vu un grand nombre de ses films alors, pourquoi se priver?! La Vénus au vison étant peu connu, c'est une bonne occasion d'en parler. Il a tout de même donné à Taylor son premier oscar, dans des circonstances un peu particulières dont nous allons parler.


Le cinéma a souvent exploité, avec plus ou moins de brio, la filière du héros tombé dans la déchéance en quête de rédemption. Sans être vraiment original dans ce domaine, et même un brin trop moralisateur, « La vénus au vison » offre tout de même un beau personnage central, en l’occurrence Gloria Wondrous. C’est une femme voluptueuse et magnifique, adepte du plaisir charnel, et joignable en appelant simplement BUtterfield 8. En plus elle ressemble à Elizabeth Taylor, ce qui est un atout considérable.
Les 40 premières minutes du film sont sans doute les meilleures, avec pour ouverture une scène pratiquement silencieuse où la jeune femme se réveille dans une chambre inconnue. Les dialogues sont ensuite incisifs, le rythme soutenu, le monde de Gloria se déployant peu à peu, et culminant dans la très belle scène du bar : elle y retrouve Liggett, à qui elle fait bien comprendre que c’est elle qui est le maître du jeu.


Le reste du film est loin d’être mauvais mais les bonnes scènes sont plus éparses. On peut cependant compter sur les moments chez la mère naïve de Gloria, assez savoureux, notamment grâce à l’amie de cette chère madame, qui loin d’être dupe, trouve son plaisir dans les insinuations moqueuses.

Une des faiblesses du film repose sur quelques personnages secondaires assez fades et aux rôles moralisateurs, à l’instar de la femme de Liggett ou de l’ami d’enfance de Gloria, joué (et c’est assez ironique) par Eddie Fisher. Mais je m’arrêterai là, trop en dire serait dommage.

La force du film c’est évidemment la superbe Liz Taylor, brûlant la pellicule qu’elle soit enroulée dans un drap, recouverte d’une simple nuisette, d’un magnifique vison ou d’une robe de cocktail. Séductrice féline à toute heure, femme au répondant mortel, parfois emportée par la douce brise de l’insouciance, souvent tourmentée par ses choix... Je pense que votre note finale dépendra surtout de votre amour pour l’actrice.


Ce qui est intéressant c’est de faire le parallèle entre le film et la vie privée de l’actrice. Elle détestait le film pour deux raisons, premièrement parce qu’elle a été forcée de le faire, devant un dernier film à la MGM, et deuxièmement à cause de son rôle de prostituée mangeuse d’homme. Pour la petite histoire, Taylor venait d’épouser Fisher, « volé » à Debbie Reynolds, et les gens la traitaient de briseuse de ménages et autre veuve noire… Elle détestait le parallèle fait entre son personnage et sa vie privée, et quand on regarde le déroulement du film, on se peut demander si tout cela n’a pas été bizarrement orchestré par la MGM…

Je trouve que cette anecdote rajoute du piment à l’histoire, un peu comme quand on regarde « La piscine » alors que l’on connaît le passé de Schneider et Delon, fiction rejoignant réalité.
En frôlant la mort pendant le tournage de Cléopâtre, l’opinion publique s’est complètement inversée (que la foule est futile…). Elle reçut donc ce qu’elle appellera un « Oscar de sympathie » pour ce rôle. Sa prestation n’atteint peut-être pas les hauteurs de Maggie the Cat ou de Martha, mais on a vu de bien moins bonnes performances recevoir la fameuse statuette alors…

Note: 7/10
La Vénus au vison de Daniel Mann (1960)
avec Elizabeth Taylor, Laurence Harvey, Eddie Fisher, Dina Merrill, Mildred Dunnock

mercredi 21 mai 2014

L'heure suprême : Paradis terrestre

L’heure suprême fait partie de ces films qui te donnent envie de croire à la faisabilité de l’utopie, à un septième ciel accessible, à une fatalité heureuse inévitable.


Borzage est le maître du muet mélodramatique qui rend heureux, il est un des rares à rendre le mièvre crédible et attendrissant alors que tant d'autres le rendent insupportable. 
Une ex-prostituée et un balayeur de rue vivant d'amour et d'eau fraîche dans une chambre mansardé de Paris à la veille de la première guerre mondiale, appartement représentant un havre de paix au septième ciel, parmi les étoiles et la bienveillance de Dieu. Lorsque Chico s'en va en guerre, il promet son amour éternel à Diane... 

Si le mélodrame est souvent aujourd'hui un terme péjoratif quand on parle de film, il était à l'époque un genre prodigieux que je chérie. L'Aurore, La valse dans l'ombre, L'isolé... tant de chef d'oeuvres bouleversants et inégalables, occupant de ce fait une place tout à fait unique dans le patrimoine cinématographique.
Après avoir vu L'heure suprême, tu gonfles tes poumons, essuies tes petites larmes, et pendant un moment tu crois que toi aussi tu vas l’avoir ton appartement dans les étoiles. Et pendant ce moment, jamais tu vas te rendre compte que tout ça c’est des conneries, de la niaiserie dégoulinante pleine de bondieuseries.
Non, tu ne vas pas y penser, à la place tu vas te dire que tous les jours devraient être comme ça, que Borzage a réussi à capturer l’Idéal sur sa pellicule. Tu vas oublier toute la noirceur de la société qui t’entoures, oublier la crise, oublier ta recherche d’emploi, oublier que tout ce que tu manges finira par te filer le cancer. A la place tu vas te rappeler pourquoi tu adores les films, tu sentiras la béatitude t’envahir telle une drogue et tu te demanderas pourquoi est-ce que tu n’en prends pas tous les jours.

P.S : Miam miam Charles Farrell.

Note: 10/10
L'heure suprême de Frank Borzage (1927)
avec Janet Gaynor et Charles Farrell

mercredi 30 avril 2014

Brève rencontre : La gare

Anna et Alec vivaient heureux en ménage avant de se rencontrer dans une gare, et de découvrir ce qu’est vraiment le bonheur. Seulement voilà, gérer cette nouvelle passion qui les a pris n’est pas simple, surtout quand elle est gâchée par la culpabilité et la peur d’être démasqués.

Ils vivent leur idylle tranquillement, à l’abri des regards, dans la ville de leur rencontre, tout les jeudis avant de reprendre le train le soir venu, jusqu’à ce qu’un jour des personnes extérieures capturent des images furtives, aient des doutes…
C’est à ce moment que le paradis devient l’enfer, que la culpabilité devient la plus forte, que tout cela devient dangereusement réel. A quel moment sait-on ? A quel moment doit-on voir les choses en face ? Quand une rencontre se transforme-elle en liaison ? Un déjeuner, une séance de ciné, un rire, le début d’une complicité… ? A partir de quand doit-on se sentir coupable ?
Anna est rongée d’une culpabilité d’autant plus forte que son mari est gentil, attentionné, fidèle… C’est plus facile de tromper un mari violent ou coureur de jupons.


David Lean examine le quotidien, la passion et les remords de gens normaux, bons. On ne peut s’empêcher de se demander ce que l’on ferait à leur place. Dois-je prendre le train et fuir ? Ou bien dois-je risquer un petit mensonge supplémentaire pour quelques minutes de bonheur intense mais éphémères? Est-ce que la joie de le revoir sera assez forte pour supporter la douleur de la séparation? Le jeu en vaut-il la chandelle ? 

Le fait d’avoir choisi une gare comme point de rencontre et de séparation est des plus symboliques. La gare est par définition l’endroit où l’on va récupérer des amis ou de la famille, mais aussi le lieu où on les quitte. La gare est un lieu de transit où rien ne dure, où les gens ne font que passer tout comme cette passion n’est qu’une fièvre foudroyante et courte. Cette rencontre est comme une oasis dans un désert, une pause dans une longue marche, une bouffée d’air frais dans le quotidien monotone, un arrêt dans une gare avant de repartir pour la destination prévue à l'origine.

Note: 8/10
Brève rencontre de David Lean (1946)
avec: Celia Johnson et Trevor Howard

mardi 11 mars 2014

Qui peur de Virginia Woolf? : "I'm loud! And I'm vulgar! And I wear the pants in the house ... But I'm not a monster!!"

Qui a peur de Virginia Woolf ? n'est pas un film facile, ce n'est pas votre petit film du dimanche soir ou votre après-midi au coin du feu. C'est sûrement le film le plus dérangeant et cruel que j'ai vu sur la vie de couple.

C'est l'histoire d'une nuit, où l'on débarque chez un couple d'âge mûr, George et Martha, pour se faire agresser par leurs disputes continuelles. On est un peu comme ce jeune couple qui arrive au bout de 20 minutes pour boire un dernier verre et qui découvre au fur et à mesure toutes les rancœurs cachées. Avec en premier lieu la forte impression d'être de trop, ce jeune couple va peu à peu s'immiscer dans ces disputes et révéler qu'ils ne sont pas non plus irréprochables... 

On baigne dans une atmosphère rendue oppressante par le huis-clos dans une maison bordélique et par les hurlements vulgaires de Martha sur son mari. Humour grinçant, insultes, pics odieuses, jeu psychologiques sadiques... On en prend plein la vue pendant 2h03, non! 2h00 car les trois minutes de la fin sont aussi tristes, bouleversantes et calmes que le reste est dérangeant, violent, scotchant et donc génial.



Martha est démente, vulgaire, drôle, cruelle, alcoolique, bouleversante et passe son temps à rabaisser son mari, dont la frustration et la colère vont s'accumuler. On voit que leurs jeux de mensonges et vérités s'étoffent au fil des verres de whisky qui se vident, jusqu'à ce qu'enfin tout s'éclaire...

Il faut savoir qu'en anglais, "Who's afraid of Virginia Woolf?" est un titre qui fait référence à la chanson "Who's afraid of the big black wolf?" ( qui a peur du grand méchant loup). Je vous l'accorde, en français c'est pas évident... Cette chanson évoquée au début du film par Martha prend toute sa résonance à la fin du film, quand la tension retombe et qu'enfin, on sait tout. La tension retombe, l’abcès est crevé, on peut enfin souffler.

-Who's afraid of Virginia Woolf? -I am, George, I am.

Seulement 4 acteurs dans ce film, mais des acteurs ahurissants de génie. Liz Taylor et Richard Burton livrent la prestation de leur vie, prestation qui semble étrangement être le reflet de leur propre relation. Ce n'est sûrement pas un hasard s'ils ont été choisis.
Ça peut faire un choc de voir Elizabeth Taylor enlaidie, grossie, vieillie pour le rôle, mais sa Martha est un personnage diaboliquement superbe, sans doute ma performance d'actrice préférée. Elle s'éloigne des clichés hollywoodiens et ira même décrocher son second oscar amplement mérité.

On ressort de ce film bouleversé, éprouvé mais changé....

Note: 10/10
Qui a peur de Virginia Woolf? , premier film de Mike Nichols (1967)
Avec: Elizabeth Taylor, Richard Burton, George Segal, Sandy Dennis

jeudi 6 février 2014

Luther : Hommage à Alice Morgan, une perverse narcissique, mais on l'aime bien quand même!

Pour cette critique, j'ai décidé de me consacrer non pas au personnage principal de la série, John Luther, mais à Alice Morgan, son ennemi/confidente/complice, psychopathe meurtrière spécialiste de la répartition de la matière noire dans les galaxies à disques. Juste parce qu'elle est trop cool.


Je tiens quand même à dire que ce cher Luther est un personnage tout aussi génial et que je ne voudrais pas porter préjudice à Idris Elba en le délaissant. C'est un flic hors norme, un génie colérique, qui me fait un peu penser au personnage de la bande dessinée Blacksad (d'ailleurs le personnage s'appelle aussi John, comme par hasard...).

Mais revenons à cette chère Alice: meurtrière de ses parents, astrophysicienne surdouée et irrésistible psychopathe. Irrésistible car oui c’est un fait TOUT le monde adore Alice Morgan. Ses interactions avec Luther sont les moments fort des épisodes, on attend tous « Alice’s bit », le moment où elle va encore nous sortir une phrase qui va nous laisser sur le cul. Parce qu’il faut bien le dire, le show est parfaitement écrit mais majoritairement sombre, donc Alice amène des petites brises de fraîcheur avec son humour noir et son ton détaché de tout sentimentalisme. 


Sans compassion, sans indulgence mais pas sans intelligence (tiens tiens cette phrase me dit quelque chose…), Alice ne s’encombre pas des sentiments : l'Amour ça n'existe pas, nous ne sommes que de la matière, insignifiants dans l’univers où règnent les trous noirs. Et c’est pour ça que la mort ça la fait bien rigoler. Enfin non, la mort c’est la pire chose qui soit selon elle, mais si ça doit arriver, alors tant pis. 

Quelque part Alice c'est le petit diable qui nous parle à notre épaule, celui qui nous encourage à faire tout ce qu'on veut sans se soucier des conséquences. Alice isn't evil, she just doesn't care. Elle est comme un fantasme, et cette impression est renforcée par le fait qu'on ne la voit pas interagir avec le monde extérieur. Ses interlocuteurs dans la série se comptent d'ailleurs sur les doigts d'une main...


Quand Alice rencontre Luther, elle rencontre son alter égo, celui qui place la vie et l’amour au dessus de tout, mais c’est aussi celui qui la comprend et apprend à l’apprécier. Elle s’accroche à lui, le fait douter, l’aide dans ses enquêtes mais recherche aussi son approbation et son désir… Alice n’est pas une geek coincée comme on pourrait le penser; c’est une provocatrice, telle une femme fatale des films noirs des années 40. Des cheveux roux flamboyants, une peau translucide, des sourcils interrogateurs et une lèvre supérieure singulièrement longue finissent de compléter son portrait atypique… Elle envoûte Luther et le spectateur...


En côtoyant Luther, elle va, elle aussi, remettre en question ses propres croyances. Tout le génie de cette relation est pour moi représentatif de ce qui constitue la colonne vertébrale de cette série: la limite entre le bien et le mal. Alice d'ailleurs considère qu'elle et Luther sont les deux faces d'une même pièce, le yin et le yang, Bonnie and Clyde, (le bien et le mal...), et finalement la frontière est bien mince et souvent franchie. Luther est dès le premier épisode présenté comme un flic borderline.
Il ne faut pas oublier évidemment de parler de Ruth Wilson, celle qui donne vie à ce qui est, vous l’aurez deviné, pour moi un des personnages de fictions les plus fascinants du moment. Je pense que son physique singulier et son talent la propulseront vers de grands rôles au cinéma. On a d'ailleurs pu la voir dans Anna Karénine en 2012, et on la verra aux côtés de Johnny Depp dans The Lone Ranger lus tard cette année.

Donc voilà, Luther sans Alice Morgan, ce n’est pas Luther. Préparez-vous pour la saison 3...

Bonus : Un petit extrait? Luther seeks Alice's advice
Note: 9/10 
Luther crée par Neil Cross
Avec: Idris Elba, Ruth Wilson, Warren Brown, Indira Varma, Paul McGann, Steven Mackintosh, Saskia Reeves.

mercredi 22 janvier 2014

Lady Hamilton : Nelson a mis la tonne!

Inspiré de l'Histoire, ce film raconte la relation amoureuse entre l'Amiral Nelson, fervent opposant à notre Napoléon national, et Emma Lady Hamilton, une célèbre danseuse et muse, devenue Lady après s’être faite épousée par l’ambassadeur anglais à Naples.


Lady Hamilton et Nelson font partie de ces amants légendaires qui ont marqué leur temps, et quoi de plus propice que de prendre pour les interpréter le nouveau couple en vogue d’Hollywood de l'époque, fraîchement marié, Vivien Leigh et Laurence Olivier? D’ailleurs, après l’anoblissement de Larry, Vivien fût appelée Lady Olivier toute sa vie…

Le problème de ce film réside donc en partie dans l’exploitation des stars, qui se fait au détriment d’une meilleure écriture. Problème que l’on ne rencontre pas dans Cléopâtre par exemple, dont l’écriture est formidable bien que le film comptait sur son couple star. Leigh est magnifique et extrêmement charmante, comme son personnage haut en couleur le demande, et Olivier est justement austère et impérieux, mais on a du mal à vraiment compatir, le scénario s’offrant parfois quelques facilités.


Néanmoins, restons justes, il y a de très belles scènes, et le film reste distrayant et agréable à regarder, ne serait-ce que pour les interprétations.

Il ne faut pas oublier que le film date de 1941, période durant laquelle Hitler envahissait l’Europe et menaçait le Royaume-Uni, et que ce film reste une virulente attaque contre le dictateur. Il paraîtrait même que c’est le film préféré de Churchill et que celui-ci aurait écrit plusieurs des discours de Nelson, transposant ainsi sa haine pour ce Napoléon moderne. Si c’est bon pour Churchill, c’est bon pour moi !

Note: 7/10
Lady Hamilton de Alexander Corda (1941)
Avec Vivien Leigh, Laurence Olivier, Alan Mowbray, Gladys Cooper

mercredi 8 janvier 2014

L'étrange histoire de Benjamin Button : Le songe d'une vie d'été

Les avis sont très partagés sur l’intérêt de la vie de ce cher Benjamin, mais pour ma part il m’est impossible de nier qu’elle m’a touchée, émue, transportée dans un songe. Oui, ce film est tel un songe, extrêmement lyrique, un rêve raconté par Benjamin Button, curieux individu qui rajeunit au fil des années, vivant d’aventures et d’amour.


Une chose qui m’a marquée, c’est le calme qui enveloppe le film. Jamais une dispute, jamais Button ne s’insurge ou ne s’apitoie sur ce cruel destin qu'est le sien, comme s'il avait compris depuis longtemps que la vie se doit d'être savourée, car "rien ne dure". 
Je me rappelle qu’à la fin de la séance où j’avais été voir ce film, j’ai ressenti comme une sorte de paix. On est réconcilié avec la vie, comme enveloppé dans du coton, avec du baume au cœur. Le film est un ruisseau qui glisse le long du rivage au rythme d'un battement de coeur, et nous emporte dans ses courants, que ce soit la maison de retraite de Queenie, le remorqueur Chelsea, la Russie, la guerre ou bien la salle de danse de la belle Daisy.




Bien sûr que le film n’est pas parfait, bien sûr qu’il y a quelques longueurs et que certains aspects auraient dû être développés, mais mon petit être s’est laissé émouvoir et a apprécié ce voyage. Une grande beauté visuelle, une musique splendide et des acteurs magnifiques, des fois il faut juste se laisser faire. 
Le film est une suite de fables aux personnages charmants, qui tous touchent la vie de Benjamin, avant qu’il ne revienne au port où le rejoint Daisy, celle qu’il a toujours aimé. Quelques séquences sont particulièrement remarquables, comme la liaison entre Benjamin et l'Anglaise en Russie, inutile mais très belle, ou encore l'accident de Daisy, questionnant le hasard. Et bien sûr il y a le dernier tiers du film qui m'a totalement bouleversée...


Que dire de Cate Blanchett si ce n’est que je la trouve d’une grâce folle, comme si elle aussi finalement n'était qu'un rêve. J’aime beaucoup cette actrice et je trouve qu’elle se fait trop rare… Quant à Brad Pitt, il a quelque chose d’envoutant dans sa voix, l’écriture doit y être pour beaucoup certes, mais cette voix…

Ce film avait été mon coup de cœur de 2009. J’aime ce film, j’aime les histoires de vie, ce doit être mon petit côté sentimental.



Note 10/10
L'étrange histoire de Benjamin Button de David Ficnher (2009)
Avec Brad Pitt, Cate Blanchett, Julia Ormond,Taraji P.Henson, Tilda Swinton, Elias Koteas, Jason Flemyng