jeudi 19 mars 2015

Gentleman Jim : La Flynn fleur de la boxe!

Je ne sais même pas par où commencer cette critique tant j’ai le cœur encore battant en pensant à ce chef d’œuvre. C'est l'histoire vraie (ou plutôt inspirée) de la vie de James J. Corbett, un boxeur amateur de San Francisco à la fin du XIXème siècle.


C'est un film bouillonnant, l’atmosphère explosive des rings où combat Jim Corbett, se mêle à l'humour bon enfant des personnages! Il faut bien le dire, à la base, la boxe, c’est pas mon truc, et surtout dans les films qui en parlent parce qu’il y a toujours une tonne de dramatisation autour des enjeux. Ici, on nous laisse juste savourer l’ascension progressive mais certaine de James J. Corbett, et cette simplicité amplifie la jouissance que provoquent tour à tour ses victoires ! Les combats sont magnifiques à regarder : l’ambiance est tellement enthousiaste et heureuse qu’on ne peut qu’apprécier le jeu de jambes en collants d’Errol Flynn, et sourire béatement lorsqu’il s’évertue à se recoiffer entre les rounds. Jim Corbett a révolutionné la boxe, passant d'un combat de brutes à un sport exigeant finesse et élégance.

Est-il besoin de préciser que je voue désormais un culte à Errol? Non parce que cela doit sembler évident étant donné qu’après chacun de ses films, je me pâme sans vergogne dans chacune de mes critiques ! C’est un Dieu. Personne ne me convaincra du contraire. 

Il y a même une histoire d’amour pleine de panache, bien amenée, avec la belle Alexis Smith. Loin d’être une godiche, elle renvoie Errol dans les cordes sans arrêt et c’est délicieux !! 

En même temps, il a pas mal le melon pendant 90% du film, alors je ne l’aurais pas respectée si elle ne l’avait pas fait.

Les seconds rôles ne sont pas en reste, mais ce serait gâcher le film d’en faire le tour ici, je vous laisse le soin de découvrir tous les petits trésors lorsque vous regarderez ce bijou: oui, c’est obligatoire, allez-y.

Note : 10/10
Gentleman Jim de Raoul Walsh (1942)
Avec Errol Flynn, Alexis Smith, Jack Carson, Ward Bond.

mercredi 4 mars 2015

La belle de Saïgon : la belle sort de ses gonds!

Dennis Carson est le propriétaire d’une plantation de caoutchouc en Cochinchine, où son seul lien avec Saïgon est le bateau passant sur le fleuve tous les mois. De ce bateau descend un jour une prostituée, Vantine, fuyant la police, elle restera quelques temps pour tenir compagnie à Dennis, ses hommes, et ses fainéants de coolies (oui ils sont tous incapables et ignares, aucune tare ne leur est épargné ici). Jean Harlow se balade en déshabillé et montre jambes et décolleté, auxquelles Gable ne peut résister. Mais voilà qu’arrive un couple d’américains tous frais, les Willis, le mari doit travailler pour Dennis, mais c’est de la dame, belle et bien comme il faut, dont ce dernier va s’enticher, au désarroi de Vantine…

A partir de là le scénario suit un parcours assez classique, même si on pourra lui être reconnaissant de nous avoir épargné les crêpages de chignons hystériques. Mes chers, vous pouvez ressembler à Clark Gable, ce n’est pas pour ça que je me roulerai dans la boue pour vous (nan, pour ça faudrait au moins ressembler à Paul Newman).

Le cadre de la jungle a complètement été reconstitué en studio apparemment, et ce n’est pas trop mal réussi : une pluie diluvienne par ci, des fièvres meurtrières par là. Finalement toute cette atmosphère moite et exotique n’aura servi que de prétexte aux aventures érotiques de nos héros. N’oublions pas que ce film datant d’avant le code Hays, l'attitude libertine est bien présente, et Jean Harlow en est le porte drapeau.



Gable s’en sort bien, même si finalement tout ce qu’il a à faire c’est être là, nonchalant, avec sa gueule de bad boy. Il était pas mal quand il était jeune quand même, un peu idiot ici certes, mais bon, ce n'est ni le premier, ni le dernier à se fourvoyer. Etant donné que Mogambo sera le remake de ce film quelques décennies plus tard, on ne peut imputer sa bêtise à sa jeunesse...


Première fois pour moi que je voyais Jean Harlow, elle n’a pas de sourcils mais elle a de très belles jambes alors je suppose que ça compense! Ces messieurs en jugeront mieux que moi, elle leur offre même une scène de bain... J’ai craint à un moment qu’elle ne soit qu’une emmerdeuse mais c’est finalement elle que j’ai préféré dans le film. Mary Astor était pas mal en brebis égarée dans la jungle, même si un peu fade par rapport à la blonde platine.


Seulement 1h20 d’un film qui restera mineur parmi vos nombreux visionnages, mais qui somme toute offre un beau duo d’acteurs dans un climat libéré du cinéma des années 30.

Note : 6/10
La belle de Saïgon (Red dust) de Victor Fleming (1932)
Avec Clark Gable, Jean Harlow, Mary Astor

jeudi 19 février 2015

La charge fantastique : Errol ce héros!

La charge fantastique, titre français fadasse pour le fantastique "They died with their boots on", raconte la vie du général Custer, de ses débuts de soldats jusqu'à sa bataille finale.

Ma foi j’avais acheté le film sur un coup de tête, et puis ce soir, alors que j’hésitais entre deux corvées ingrates de la vie étudiante, j'ai choisi Errol Flynn. Par chance, je fais souvent le bon choix.
Oh Errol Flynn… A force de déclarer ma flamme à tant d’acteurs je vais passer pour une femme frivole! Mais qu’importe, je n’en n’ai cure! Regardez moi ce bonhomme!


Et Olivia de Havilland! Elle est délicieuse dans le rôle de l'épouse dévouée de Custer. C’était la première fois que je la voyait en dehors de son rôle de Mélanie Wilkes! En parlant d’Autant en emporte le vent, on retrouve aussi la mamma de Scarlett qui lit dans les feuilles de thé et fait des trucs vaudous! Mon Dieu, mon Dieu…Toutes ces petites scènes pleine d'humour! Et les oignons, oh la la...


La première moitié du film est donc vraiment légère et délicieuse, d’ailleurs je l’ai préférée à la seconde, beaucoup plus dramatique et un peu trop héroïco-héroïque à mon goût.
Enfin, je dois nuancer mes propos, loin de moi l’idée de vous faire fuir ce cher Custer (qui voudrait fuir Errol? Pardon je m’égare encore…), qui reste un personnage passionné et charismatique jusqu’au bout, même quand l’espoir n’est plus permis.

J’ai d’ailleurs versé ma petite larme (bon d'accord des grosses larmes!) lors de la scène des adieux, je me suis demandée alors où étaient passés ces chers oignons qui m’avaient fait tant rire une heure plus tôt…

Note : 8/10
La charge fantastique (They died with their boots on) de Raoul Walsh (1941)
Avec Errol Flynn, Olivia de Havilland, Anthony Quinn, Arthur Kennedy, Hattie McDaniel

samedi 7 février 2015

Ecrit sur du vent : Tout n'est que poussière...

J'ai décidé de parler de ce mélodrame de Douglas Sirk parce que j'ai été déçue par ce film, ce qui arrive parfois, et c'est bien normal, mais m'attriste toujours un peu... On a donc affaire ici à un drame familial tragique, dont l'intrigue repose sur les relations et les non-dits entre les personnages.


Je suis toujours dubitative quand dans un film, deux personnages décident de se marier alors qu’ils ne se connaissent que depuis 24h. Cela dit des fois on y croit dur comme fer, comme dans La valse dans l’ombre par exemple, mais souvent ça paraît juste ridicule, comme dans le cas qui nous intéresse ici. D’autant plus ridicule que le futur marié présente des symptômes préjudiciables (boissons et autres poisons, dépression...) avant même la cérémonie, du coup, on voit tout venir à l'avance, et le film n’offre aucune surprise.


Après ça le film peut avoir une très belle photo, être interprété par de bons acteurs et offrir quelques belles scènes, il n’est juste plus intéressant! Moi j’y crois pas à cette histoire d’amour entre Bacall et Stack, les scènes qu’elle partage avec Hudson sont beaucoup plus convaincantes!




Dorothy Malone, le meilleur atout du film

S’il y en a une qui sort du lot par contre c’est Dorothy Malone, nymphomane amoureuse qui m’a finalement inspiré plus de compassion et de sympathie que le personnage geignard de Stack.
En conclusion, je dirai juste que la prochaine fois, miss Bacall, choisissez ce beau Dieu grec qu’est Rock Hudson directement, cela nous épargnera quelques soucis.


Note : 5/10
Ecrit sur du vent (Written on the wind) de Douglas Sirk (1956)
Avec Lauren Bacall, Rock Hudson, Robert Stack et Dorothy Malone

vendredi 19 décembre 2014

Les 39 marches : Un sandwich Donat avec Carroll

Les trentre-neuf marches est sûrement le premier film d'Hitchcock a avoir été considéré comme un chef d’œuvre. Il est plutôt surprenant de constater qu’un film considéré comme un classique du film d’espionnage trouve son principal intérêt dans le comique.


Je m’explique. Une belle femme s’invite chez le héros, prétendant être une espionne (ce qui n’est pas une information qu’on lâche si facilement d’habitude), et lui demande à manger et là, monsieur lui fait cuire du haddock pendant qu’elle raconte une histoire sur un homme amputé du petit doigt… Du haddock?!! Deux minutes plus tard, cette même femme s’écroule sur le lit du gentleman dans une scène de mort aussi irréaliste que drôle. Notre héros doit fuir. Et là je me suis dit "Attends, c'est ça les 39 marches?". Je ne m'attendais pas à un démarrage aussi insolite.

 

Les trucs géniaux s’enchaînent ensuite dans les scènes de fugue, comme un moment de complicité avec la femme d'un faux-jeton de fermier, ou un discours politique improvisé qui enthousiasme la foule, moment propice pour Hitchcock pour y faire figurer son plaidoyer pour la paix…(n'oublions pas qu'en 1935 les pays européens se guettent...)
Le sagouin de fermier et sa femme au bon cœur



Enfin le plus grand atout du film c’est sans aucun doute son duo d’acteurs formé par Donat et Caroll, grand classique du couple querelleur qui n’est pas sans rappeler les heures glorieuses de Gable et Colbert dans New York-Miami sorti un an plus tôt. Les scènes à l’auberge, menottés, sont de toute beauté; on peut d’ailleurs déjà y voir le goût qu’avait Hitchcock pour la dissimulation de scènes érotiques dans ses films (je pense notamment au moment où elle retire ses bas). A noter aussi la femme romantique de l’aubergiste, elle est bien mignonne quand elle rembarre les deux zozos qui poursuivent nos héros. Je crois que j'ai un faible pour les braves gens au cœur noble et innocent... aaahh...

Carroll et Donat

Le dénouement de l’intrigue n’a finalement que peu d’importance après tout ce bazar, et même si le questionnement autour des 39 marches ne trouve qu’une explication au goût d’inachevé, on s’en fiche, on s’est bien amusé. 
J'ai vu beaucoup de films d'Hitchcock avant de voir enfin celui-ci (26 pour être exacte), et c'est étonnant de constater que sa période anglaise faisait beaucoup plus dans la comédie que sa période américaine, plus centrée sur le suspense (je pense notamment aussi à Une femme disparaît, film d'espionnage comique mais engagé de 1938, que je vous conseille ardemment).

Note: 9/10

Les 39 marches d'Alfred Hitchcock (1935)
Avec Robert Donat,  Madeleine Carroll, Lucie Mannheim, Godfrey Tearie, Peggy Ashcroft

jeudi 13 novembre 2014

Rio Grande : Qui cavale, rit.

Ce n’est pas le western de Ford le plus encensé et c’est bien dommage parce que je trouve que Rio Grande est juste génial. C'est le troisième volet de la célèbre trilogie de Ford sur la cavalerie, après Le massacre de Fort Apache (qu'il me reste à voir) et La charge héroïque.

Tout d’abord ce n’est pas une énième histoire de vengeance et j’en suis bien heureuse, car la redondance de ce schéma m’agace un peu. C'est vrai qu'étant une femme, je suppose que ma capacité à vénérer les westerns est moins grande que celle des hommes, mais quand bien même, un peu de variation ça ne fait de mal à personne.

Donc on parle ici d'un camps de la cavalerie de l'armée américaine! C’est trop bien! Kirby York (Wayne) est un colonel chargé de combattre les indiens à la frontière mexicaine, il est secondé par Quincanon (McLaglen), qui est aussi en charge de former les nouvelles recrues. Parmi les jeunes soldats arrive le fils de York, Jeff, qu'il n'a pas vu depuis 15 ans, date à laquelle il s'est "séparé" de sa femme suite à un événement tragique de la guerre de Sécession. Bientôt arrive Mme York (O'Hara) elle-même, bien décidée à ramener son fils à la maison... 


Je vous l'accorde, le scénario n'a rien de grandiose, mais pour une fois j'aime cette simplicité, cette petite chronique de la vie militaire. J'aime l'ambiance du camps, à la fois bon enfant et pleine de camaraderie, mais aussi lourde des fardeaux et des devoirs du soldat. Ford y a ajouté plusieurs scènes de sérénades/chants assez sublimes, qui apportent un ton mélancolique au film, rappelant que la vie de soldat ce n’est pas qu’une grosse marrade, ce sont aussi des sacrifices.

Les personnages sont tous attachants! John Wayne joue un colonel très solennel et fier, et lorsqu'il accueille son fils, extérieurement il est sans pitié mais après, discrètement, il guette, il se faufile sous les fenêtres, pour voir si son fiston va bien, rattrapé par l'amour paternel.

Regardez-moi la tête de McLaglen!
Et puis il y a Victor McLaglen que je vénère. Le gars est trop drôle. Il est encore dans ce rôle de lieutenant alcoolique bourru, mais qu’est ce qu’il le fait bien! Il est notamment génial dans cette scène hippique épique (Olééé), où les jeunots apprennent à monter « à la romaine ».
Et enfin vient ajouter son grain de sel la belle Maureen O’Hara, la sudiste blessée au tempérament toujours aussi féroce. Elle est peut-être fière mais elle n’a pas attendu longtemps avant de faire la lessive de tout le régiment! Ah il est beau le caleçon tout troué de Quincanon!



J'ajouterai que c'est le premier film avec le duo Wayne/O'Hara et que leurs scènes font des étincelles, comme toujours. Ils ont la classe internationale, lui avec sa moustache et elle avec ses belles robes...

Après on a quand même de belles scènes de batailles avec des indiens pour ceux que ça intéresse, faut quand même un peu d’action. Mais finalement le plus intéressant dans ce western c'est tout ce qui ne concerne pas le western, c'est-à-dire ce qui est centré autour des relations humaines et l'humour qui englobe le tout.

L'info en plus!: Le groupe de chanteurs du régiment s'appelle Sons of the pioneers, dont voici un petit extrait!

Note: 9/10

Rio Grande de John Ford (1950)
Avec John Wayne, Maureen O'Hara, Victor McLaglen, Ben Johnson, Claude Jarman Jr

jeudi 23 octobre 2014

Le cygne noir : Les maudits pirates!

Etant apparemment un des films cultes de la piraterie, je me suis dit qu’il était temps de voir ce film. 


A l’instar d’Ivanhoé revu il y a peu, il déborde du charme désuet et de l'excitation de l’aventure, des grands gamins rêvant d’or et de femmes, la base du bonheur.

Voyez ce violet fluo qui picote vos pupilles
Malgré le technicolor qui pique un peu les yeux, le film est doté d’une belle photographie qui permet de mettre en valeur ce qui est tellement important dans un film de pirates : les costumes. Des perruques hideuses en veux-tu en voilà, des pantalons violet fluo ou encore des fleurs tropicales dans les jardins, on est bien servi de ce côté-là. Il ne faut également pas oublier que cela fait ressortir le beau teint mate de ce voyou de Tyrone Power, tout ce qu’il faut pour séduire les filles de gouverneurs anglais.

Après c’est toujours la même histoire, des pirates qui essayent d’arrêter d’autres pirates, des batailles navales effet carton-pâte, entre temps Tyrone enlève une demoiselle… 
Les acteurs sont tous impec si ce n’est que j’ai trouvé Maureen O’Hara quelque peu agaçante au début, sans doute à cause de son rôle à sens unique de vierge effarouchée. Mais n’ayez crainte, ça s’arrange quand son Jamie Boy (Power) la met enfin dans son lit…



L'info en plus! : Maureen O'Hara avait une chevelure rousse flamboyante et de ce fait était surnommée la Reine du technicolor! Elle a tourné dans de nombreux films de piraterie, où elle a pu faire briller son caractère bien trempée d'Irlandaise!

Note: 7/10

Le cygne noir de Henry King (1947)
Avec Tyrone Power, Maureen O'Hara, Thomas Mitchell, George Sanders