jeudi 13 novembre 2014

Rio Grande : Qui cavale, rit.

Ce n’est pas le western de Ford le plus encensé et c’est bien dommage parce que je trouve que Rio Grande est juste génial. C'est le troisième volet de la célèbre trilogie de Ford sur la cavalerie, après Le massacre de Fort Apache (qu'il me reste à voir) et La charge héroïque.

Tout d’abord ce n’est pas une énième histoire de vengeance et j’en suis bien heureuse, car la redondance de ce schéma m’agace un peu. C'est vrai qu'étant une femme, je suppose que ma capacité à vénérer les westerns est moins grande que celle des hommes, mais quand bien même, un peu de variation ça ne fait de mal à personne.

Donc on parle ici d'un camps de la cavalerie de l'armée américaine! C’est trop bien! Kirby York (Wayne) est un colonel chargé de combattre les indiens à la frontière mexicaine, il est secondé par Quincanon (McLaglen), qui est aussi en charge de former les nouvelles recrues. Parmi les jeunes soldats arrive le fils de York, Jeff, qu'il n'a pas vu depuis 15 ans, date à laquelle il s'est "séparé" de sa femme suite à un événement tragique de la guerre de Sécession. Bientôt arrive Mme York (O'Hara) elle-même, bien décidée à ramener son fils à la maison... 


Je vous l'accorde, le scénario n'a rien de grandiose, mais pour une fois j'aime cette simplicité, cette petite chronique de la vie militaire. J'aime l'ambiance du camps, à la fois bon enfant et pleine de camaraderie, mais aussi lourde des fardeaux et des devoirs du soldat. Ford y a ajouté plusieurs scènes de sérénades/chants assez sublimes, qui apportent un ton mélancolique au film, rappelant que la vie de soldat ce n’est pas qu’une grosse marrade, ce sont aussi des sacrifices.

Les personnages sont tous attachants! John Wayne joue un colonel très solennel et fier, et lorsqu'il accueille son fils, extérieurement il est sans pitié mais après, discrètement, il guette, il se faufile sous les fenêtres, pour voir si son fiston va bien, rattrapé par l'amour paternel.

Regardez-moi la tête de McLaglen!
Et puis il y a Victor McLaglen que je vénère. Le gars est trop drôle. Il est encore dans ce rôle de lieutenant alcoolique bourru, mais qu’est ce qu’il le fait bien! Il est notamment génial dans cette scène hippique épique (Olééé), où les jeunots apprennent à monter « à la romaine ».
Et enfin vient ajouter son grain de sel la belle Maureen O’Hara, la sudiste blessée au tempérament toujours aussi féroce. Elle est peut-être fière mais elle n’a pas attendu longtemps avant de faire la lessive de tout le régiment! Ah il est beau le caleçon tout troué de Quincanon!



J'ajouterai que c'est le premier film avec le duo Wayne/O'Hara et que leurs scènes font des étincelles, comme toujours. Ils ont la classe internationale, lui avec sa moustache et elle avec ses belles robes...

Après on a quand même de belles scènes de batailles avec des indiens pour ceux que ça intéresse, faut quand même un peu d’action. Mais finalement le plus intéressant dans ce western c'est tout ce qui ne concerne pas le western, c'est-à-dire ce qui est centré autour des relations humaines et l'humour qui englobe le tout.

L'info en plus!: Le groupe de chanteurs du régiment s'appelle Sons of the pioneers, dont voici un petit extrait!

Note: 9/10

Rio Grande de John Ford (1950)
Avec John Wayne, Maureen O'Hara, Victor McLaglen, Ben Johnson, Claude Jarman Jr